Miscellanées |
Commentaire
de planches
Ni
dans Comics and Sequential Art, ni dans Graphic Storytelling,
Will Eisner n’a commenté cette planche du Spirit,
qui aurait pourtant pu servir d’exemple à quelques enseignements
du dessinateur-pédagogue, tant elle semble réunir ses marottes,
à l’exception notable de la « page comme métacase »,
notion qu’il ne développera et poussera à son paroxysme
qu’ultérieurement. Si elle n’exploite pas encore le
tressage-fusion par disparition du cadre, la mise en page obéit
au principe eisnerien selon lequel les cases étroites juxtaposées
de façon rapprochée traduiront la confusion, la tension,
la fébrilité, jusqu’à la panique. Les huit
cases hautes d’affilée, occupant les deux tiers supérieurs
de la planche, remplissent cette fonction : le personnage qui tient
la lampe torche – dont nous partageons la découverte progressive
des lieux et des indices – est dans l’expectative, et rien
de ce qu’il découvre n’est rassurant. Puis deux cases,
élargissant progressivement le cadre, viennent conclure la séquence
en apportant en deux temps l’explication des indices recueillis
dans les précédentes. La première laisse apparaître,
dans le faisceau de lumière, le visage d’un « Crusher »
lui-même bien écrabouillé, la seconde fait apparaître
un second personnage et révèle le fin mot de la situation :
si Crusher s’est évadé, il a été repris
par le Spirit, qui ne faisait qu’attendre la visite de Mr. Octopus,
son ennemi de toujours à qui il a tendu un piège. |